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Mon Coin Lectures
16 août 2012

Peter Pan - James Matthew Barrie

9782290333266

Quatrième de couverture

Pour nombre d’entre nous, Peter Pan est avant tout un dessin animé. Ou un conte dont l’origine reste assez mystérieuse. Mais replongeons-nous à la source de cette histoire quasi légendaire. À la base, Peter Pan est une pièce de théâtre, écrite au début du siècle et jouée pour la première fois en 1904. L’auteur en fera une adaptation en prose, dont nous avons ici la traduction. Il n’est donc jamais trop tard pour découvrir le véritable Peter Pan, l’enfant qui ne veut pas grandir, qui oublie régulièrement, reconstruisant indéfiniment un monde qu’il peut redécouvrir, innocent à jamais, emmenant des générations de filles et de garçons dans le pays de l’Imaginaire pour qu’ils en soient, le temps de l’enfance, les acteurs. Un monde qui ne vit que par lui, une histoire sans fin qui n’est que la sienne. Alors joignez-vous au vol de Peter Pan et de Wendy vers le pays des enfants perdus, des Indiens, des pirates et du redoutable capitaine Crochet.

 

Ma note @@@@@

 

Mon avis

 

PETER PAN.

Oui, tout le monde connaît Peter Pan.

On connaît moins, par contre, le livre qui fut à l'origine de ce fantastique succès.
Quant à l'auteur…Je vais donc essayer de vous faire découvrir un peu mieux tout cela mais surtout me lancer sur de nouvelles pistes moins explorées pour cette œuvre.

Tout à commencé avec ma fille, Lison. Elle avait déjà une belle vidéothèque.
Ne sachant plus quoi lui offrir pour passer ses longues journées à l'hôpital, nous lui offrons de nouveaux films.Peter Pan fait partie du lot.
C'est immédiatement le coup de foudre entre le petit satyre vert et la petite fille.

Je remarque une chose à laquelle je n'avais jamais fait attention.
Au début du générique, un texte indique que James Matthew Barrie a laissé l'intégralité de ses droits d'auteur à un hôpital pour enfants malades de Londres, Le Great Osmond Street Hospital, le fameux GOSH.

Étant donné le contexte, l'avertissement m'arrache quelques larmes mais je plonge avec ma fille dans ce conte merveilleux sans chercher plus loin une explication. Lison adorait Peter Pan.
Avec l'évolution de sa maladie elle va faire une véritable fixation dessus.
Plus son état s'aggrave plus elle parle de son compagnon vert.
Les médecins s'inquiètent.
Ils parlent de divagations dues à la morphine, de délire.
Ils convoquent psychiatres et psychologues alors que Tic-Tac le crocodile est planqué sous son lit prêt à la mordre à la première occasion.

Le verdict tombe.
Tout va très bien.
Cette enfant a une imagination débordante mais elle fait très bien la part des choses entre rêve et réalité.

Tout va très bien.Pourtant…On ne le sait pas encore mais c'est à ce moment là que la tumeur est repartie.
C'est à ce moment là qu'elle s'est perdue dans la maladie.Mon enfant vit donc entourée par Peter, Clochette et Tic-Tac.

Les autres font parfois des apparitions mais restent secondaires

Elle explique aux infirmières que Peter vient la nuit mais qu'il ne faut pas avoir peur.
Elle partira avec l'image du garçonnet dansant sur l'écran de télé placé dans sa chambre…

Un peu de temps a passé et je suis tombée sur un livre de Philippe Forest, L'Enfant Éternel.

Pauline, une petite fille de l'âge de Lison, est elle aussi atteinte d'un cancer.
Elle aussi est fan de Peter Pan. Elle aussi va mourir.

Je décide de lire le livre de J.M. Barrie:
Peter Pan ou l'enfant qui ne voulait pas grandir.

C'est un énorme choc.

Le livre commence ainsi:
"Tous les enfants grandissent sauf un…
(…)Dès qu'on a deux ans, on y échappe pas, on sait.
Deux est le commencement de la fin."

Plus loin:
"Mme Darling se souvint d'un Peter qui vivait -disait-on- chez les fées. On racontait d'étranges histoires à son propos. Ainsi on prétendait que, lorsque les enfants meurent, il les accompagne un bout d chemin pour qu'ils n'aient pas peur".

Les enfants perdus, eux, sont:
"Des enfants qui sont tombés du landau pendant que leur bonne regardait de l'autre côté.(…)Dès qu'ils semblent avoir grandi, Peter les supprime".

Peter n'a pas besoin de manger. Il ne grandit jamais.
Le Pays Imaginaire en français est en fait Neverland ce qui signifie plus le pays de jamais, de nulle part.
Une sorte de grand néant situé "après la deuxième étoile à droite puis droit devant jusqu'au matin!"

Ce garçonnet ne veut-il pas grandir? Peut-être ne peut-il pas grandir!
Seul lui est imperméable au temps et aux évènements.
Seul lui traverse tout!
Est-il plus proche du monde des vivants ou de celui des morts?

Le fameux Tic-Tac lancé à la poursuite du Capitaine Crochet n'est-il pas la matérialisation "du temps qui finit toujours par nous rattraper?"

Il y a aussi la chienne nounou, Nana. Bien étrange animal. On appelait ces chiens les « nurse dog ».
Depuis le moyen-âge on a utilisé le flair des chiens pour lutter contre la mort subite du nourrisson la nuit et prévenir les parents en cas de problème.

 

J'ai donc été jeter mon œil du côté de la vie de Barrie…

Il naît en 1860.
Son frère meurt quand il est très jeune.
Sa mère reste inconsolable.
Pour tenter de la séduire il porte les vêtements de son frère et vit au travers de lui.
Il fait un mariage malheureux et sans enfant.
Il tombe véritablement amoureux d'une famille, les Llewelyn Davies.
Un jeune couple avec cinq enfants.
Il adore les enfants et leur invente de nombreuses histoires.
En 1904 il écrit la pièce The White Bird qui servira de trame au roman de Peter Pan.
En 1907 le père des enfants meurt d'un cancer.
C'est ensuite au tour de la mère en 1910, un an avant la sortie du fameux roman, toujours de la même maladie.
C'est Barrie qui va s'occuper des enfants et devenir leur tuteur.
Ils mourront tous les uns après les autres…


Je me suis ensuite penchée sur le dieu Pan qui a donné son nom au personnage.
De Pan vient le mot Panique!
Pan, dieu de tout, de l'ensemble des choses connues et inconnues, s'amusait à venir visiter les hommes en pleines nuit…la connaissance dans sa totalité, la globalité du monde dans sa compréhension les faisaient donc paniquer puis mourir de frayeur!

J'ai été voir un autre paon. Ma fille était fascinée par cet animal. Le paon, donc, est le symbole de l'immortalité, du cycle de la vie. La viande de paon passait pour être imputrescible!

Cet exposé pose certainement plus de questions qu'il n'offre de réponses.
Peter Pan reste pour moi un mystère…
Pourquoi les enfants malades (ma fille n'est pas un cas isolé!) s'accrochent tant à cette histoire?
Que perçoivent-ils de l'autre côté du miroir?
Ma fille, comme la plupart des enfants, ne connaissait que le film d'animation Disney…
D'où vient donc cet instinct?

Je n'ai pas les réponses mais continue de les chercher.

Si j'ai un conseil à vous donner, c'est de lire ce livre qui, comme tant de contes de fées, cache derrière un vernis coloré le plus sombre de l'âme humaine, les pires de nos angoisses (inceste, infanticide, etc). Les enfants ne "comprennent" pas ses histoires mais ils les "ressentent" et c'est pourquoi ils en ont peur.

Essayez le (re)lire Peter Pan (le texte d'origine) en grattant la peinture avec des yeux d'adulte.

 

 

                                                                                                                                                               

 

 

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